34 pages au format A5, prix libre à partir de 3 €
En 2010 un lieu d'art et d'éducation populaire ouvre en milieu rural : le Fourmidiable inaugure son « Café du Peuple » !
A rebrousse poil de l'air du temps, à vous « mettre des fourmis dans la queue du Diable »[1],
l'association qui agit dans les pays du Buëch depuis 2004 ouvre un lieu chargé de mémoire et porteur d'à venir. Fondé en 1873 autour du mouvement ouvrier et laïque de la cité cheminote, le Café
du Peuple renait ce Jeudi 24 juin 2010 pour devenir un espace culturel (petite salle de spectacles et concerts, lieu d'expositions et de rencontres, de jeux et de pratiques artistiques) porté par
une association de spectateurs, d'artistes et une équipe de salariés.
À l'heure des grands équipements culturels, de la centralisation urbaine, de la privatisation de l'économie de la culture, à l'heure de la standardisation des goûts et de la déshumanisation des
relations sociales, le Fourmidiable trace une orientation joyeuse et militante. Il invente en milieu rural (Veynes, 3500 habitants) un projet à taille humaine, où le public et les artistes
peuvent participer au quotidien à la construction des actions. Il accueille des artistes, chanteurs ou comédiens, conteurs ou plasticiens, qui chacun(e)s à leur manière cherchent une parole
poétique d'aujourd'hui, une relation au public cohérente et radicalement singulière. Il parie sur une économie de la culture juste, où l'artiste n'est pas la dernière roue du carrosse, où il
construit lui-même les outils pour son développement. Il travaille à une mutuelle de spectateurs pour faire de l'engagement culturel un moteur de gratuité et de coopération sociale. Il construit
sur le terrain, avec ses nombreux partenaires, une pratique artistique partagée par tous, où l'art est un outil d'émancipation.
Le Fourmidiable a la mémoire longue, il rêve de marier le meilleur de la décentralisation culturelle et du mouvement d'éducation populaire.
Quel joli nom : Café du Peuple !
Laurent Eyraud